Eunate

Guide Balades basques – Circuit 19 : Sur les chemins de Saint Jacques

Vestige d’un ancienne hôpital pour pèlerins, Santa Maria de Eunate est une petite chapelle octogonale au milieu d’une vaste plaine. Entourée par un cloître, son architecture est riche et étonnante, témoignage d’un passé mouvementé et mystérieux.
Construction templière, nécropole ? L’origine de sa construction pose encore question. Mais la découverte d’ossements à côté du cloître, parmi lesquels les archéologues ont retrouvé une coquille Saint-Jacques, laisse penser qu’elle fut un lieu de sépulture pour les pèlerins.


Navarre - Pays BasqueÀ la lumière du crépuscule, ou à la lueur subtile de l’aube. C’est le meilleur moment pour découvrir une église parmi les plus belles et suggestives du Chemin de Saint-Jacques, j’ai nommée Notre Dame d’Eunate, datée de 1170, simple, originale et mystérieuse.
Elle se dresse, solitaire, peu avant l’entrée de Puente la Reina, et s’inscrit dans un paysage plat et ouvert, qui acquiert, l’été venu, la couleur des tournesols. Son plan octogonal, et le cloître qui l’entoure, la distinguent des autres églises romanes.
Le mystère de ses origines, et son intérieur inquiétant, avivent l’intérêt envers cette église, jadis hôpital de pèlerins, dortoir des défunts, phare guidant les voyageurs, lieu de culte chrétien et sanctuaire tellurique pour les amateurs de forces ésotériques.
Laissez-vous surprendre par sa géométrie énigmatique, et par son intérieur saisissant, en tentant de percer la signification de son nom, qui signifie « cent portes » en basque.
C’est à Muruzábal, dans la Vallée de Valdizarbe, sur la branche du Chemin de Saint-Jacques, peu avant la confluence de Puente la Reina avec la branche provenant d’Orreaga/Roncevaux, que l’on trouve, solitaire et imposante, l’église de Santa María de Eunate, bel exemple, rare et évocateur, d’architecture romane, classé Monument National.
Construite en 1170, ses origines ne sont pas connues avec certitude. Certains historiens ont évoqué une construction templière, qui aurait été hôpital de l’Ordre de Saint-Jean, tandis que la tradition populaire attribue sa construction à une reine ou dame, dont la sépulture se trouve sous l’église, en guise de chapelle funéraire.
La découverte de tombes entre les colonnes du cloître, et les restes d’une sépulture au pied du portail, parmi lesquels on a retrouvé une coquille Saint-Jacques, confirme que l’église fut lieu d’enterrement des pèlerins.
La construction, sur plan octogonal, à l’image du Saint Sépulcre de Jérusalem et de deux autres constructions du Chemin de Saint-Jacques, est entourée d’une belle galerie à 33 arcades, aux chapiteaux décorés. L’harmonie dégagée par le plan octogonal est brisée par l’abside pentagonale, et par une petite tour carrée adossée du côté de l’épître.
Les murs extérieurs voient alterner fenêtres et baies aveugles avec deux portes, celle du nord faisant face au Chemin, très décorée, et une autre plus simple, au couchant.
Parcourez tranquillement la galerie avant de pénétrer dans l’église, très simple, avec quelques éléments d’influence musulmane. Laissez vos yeux s’habituer à la faible lumière baignant l’église, et capter la spiritualité et le recueillement ambiants. Les murs en pierre de taille présentent deux niveaux, avec deux colonnes superposées à chaque angle.
Mais la sobriété de l’intérieur n’est qu’apparente, les colonnes étant surmontées de 26 chapiteaux décorés. La voûte octogonale repose sur 8 nervures aux angles inégaux, ce qui met en évidence la dissymétrie des huit côtés du bâtiment. Et c’est l’abside, d’une grande richesse architecturale et de forme semi-circulaire, qui présente les sculptures les plus anciennes de l’église.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *